Kodomo no hi, la Fête des enfants

Mai est un mois particulièrement festif au Japon. Durant la « golden week » (série de jours fériés), l’archipel célèbre Kodomo no hi, « le jour des enfants ». En cette date du 5 mai, on fête également Tango no sekku qui met à l’honneur les petits garçons, comme les fillettes le 3 mars avec Hina matsuri. On prône le courage, la force et la détermination. Des valeurs symbolisées à travers le koinobori, cette emblématique manche à air en forme de carpe koï !

De la Chine au Japon, des iris aux samouraïs

Le koinobori, emblème du 5 mai au Japon | Crédit photo : Mathilda Motte

Originaire de Chine, cette fête traditionnelle remonte au VIème siècle. Elle porte à ses débuts le nom de Tango no sekku, « Fête des iris ». Les célébrations consistaient alors à accrocher des iris ou de l’armoise devant sa maison pour conjurer le mauvais sort et espérer de bonnes récoltes de riz. Durant l’ère Kamakura (1185-1333), les familles de samouraïs s’approprient progressivement cette date pour la dédier aux petits garçons à qui ils remettaient leur future armure. Aujourd’hui encore, ces derniers peuvent recevoir un casque militaire appelé le kabuto. En 1948, le 5ème jour du 5ème mois devient Kodomo no hi, une fête nationale et un jour férié. Initialement dédiée aux jeunes garçons avec Tango no sekku, cette date est désormais plus largement consacrée à tous les enfants de l’archipel à qui l’on souhaite un avenir heureux.

Le koinobori, tout un symbole

Chaque fête japonaise est l’occasion de déguster des douceurs comme les mochis | Crédit photo : Mathilda Motte

C’est à l’époque d’Edo (1603-1867) qu’apparaissent les koinobori, associés à l’origine à la Fête des garçons. Dans la culture japonaise, la carpe koï symbolise la persévérance, le courage et la réussite. Des valeurs fortes que les parents souhaitent transmettre à leurs enfants. Selon une légende chinoise, ces animaux aquatiques auraient remonté le Fleuve Jaune à contre-courant malgré les obstacles. Et ce, grâce à une volonté et un courage hors du commun. Ces incroyables poissons se seraient ensuite transformés en dragons ! Confectionnés en papier ou en tissu, les koinobori sont des manches à air colorées, hissées sur une perche de bambou. Les parents de jeunes garçons accrochent ces jolies banderoles sur les façades de leur maison ou sur leur balcon. Chaque poisson symbolise un membre de la famille : les grandes carpes pour les parents (généralement noire pour le père et rouge pour la mère) et les petits poissons pour les enfants (de couleur bleu traditionnellement). On y ajoute des rubans colorés formant des vagues au vent nommés fukinagashi, pour chasser les mauvais esprits. Et comme toujours au Japon, des petites douceurs s’invitent à la fête… Le 5 mai est donc aussi l’occasion de déguster en famille de délicieux mochis !

Découvrez toutes les traditions de la saison printanière dans notre article dédié ainsi que les fêtes Hina matsuri, Tsukimi ou Hanami.