Comment débute-t-on l’année au Japon ? Petit aperçu des rituels associés au passage d’une année sur l’autre.
Le réveillon
Contrairement à nous, le passage du nouvel an au Japon est une fête familiale. Les journées précédant le 1er janvier, on s’adonne d’abord à un grand rangement et nettoyage de la maison. Le rangement est ici un art que transmettent des personnalités comme la très populaire Marie Kondo, conseillère rangement auprès des plus grandes célébrités.
Puis le soir venu, on se retrouve sous le kotatsu, table chauffée du dessous et recouverte d’un futon bien moelleux. On y déguste un plat de sobas, fines et longues pâtes de sarrasin, symbole de longévité. Dans la foulée ou bien le lendemain, on va aussi au temple shintô écouter la cloche Joya-no-kane sonner pour la cérémonie du Nouvel An. Une tradition plus récente consiste à regarder le soir du 31 l’émission Kouhaku, une compétition de chants entre une équipe féminine et une équipe masculine composés de chanteurs populaires du Japon.
Osechi ryōri
Pendant les trois premiers jours de l’année, il est de coutume de ne préparer aucune nourriture. On consomme alors des plats typiques à bonne conservation appelés osechi ryōri. Ces plats sont soigneusement présentés à la manière de bento géants dans des plats compartimentés. Traditionnellement, ces plats étaient cuisinés les derniers jours de l’année, mais aujourd’hui la grande majorité des Japonais les achètent déjà préparés. Il existe selon les régions de nombreux types de mets, parmi lesquels :
- o-zōni, une soupe consistant en un morceau de mochi grillé flottant dans un bouillon clair (dans l’est du Japon) ou un bouillon de miso (dans l’ouest).
- nishin no kombu maki : des rouleaux d’algue kombu fourré au hareng et confits dans un mélange de sauce soja, mirin et sucre. (C’est le plat préféré de notre équipier Hiroaki qui confectionne les mochis à l’atelier. Nous croisons les doigts pour qu’il nous en prépare un jour…)
- kazunoko, des oeufs de harengs marinés dans de la sauce soja.
- kamaboko : un type de surimi qui se présente en demi cercle.
Kagami mochi
Symbole de la nouvelle année, le kagami mochi se déguste au courant du mois de janvier. Il consiste en plusieurs galettes de pâte à mochi pure (pâte de riz gluant non sucrée) surmontées d’un daidai, petit agrume japonais à l’amertume bien prononcé.
C’est à la fois un ornement et un aliment. Dans un premier temps, on expose le kagami mochi sur l’autel de la maison les premiers jours de l’année, puis on le coupe en morceaux que l’on fait griller au feu de bois ou à la poêle, jusqu’à ce qu’il se mette à gonfler et fondre. Puis on le déguste seul, ou encore trempé dans une sauce soja sucrée. Son goût est grillé et doux, sa texture et son aspect sont blanc et élastique comme de la mozzarella fondue.
Toute l’équipe du mochi vous souhaite une très belle année 2020 !