Maki fleur au chou rouge et pignons de pin

Une recette de makis artistiques qui vous décochera immanquablement un « whaouu » dans l’assemblée. Pourtant l’exercice n’est pas compliqué. Le tout est d’avoir du temps, et un certain talent pour le pliage…

Jolis makis

Voici de jolis makis à déguster d’abord avec les yeux. Ils sont en forme de fleurs, et plus précisément de fleurs de prunier, qui sont parmi les premières à s’épanouir. Au Japon, on les accueille avec une grande ferveur, comme le premier acte du printemps avant l’apothéose des cerisiers en fleur. Dans cette mise en scène si bien réglée qu’est l’arrivée du printemps, l’ume-matsuri figure en effet comme l’ultime étape avant l’apothéose du fleurissement des cerisiers. Il a lieu après Setsubun (début février) qui signifie « noeud de bambou » en référence au passage d’une saison à l’autre, et Hina-Matsuri (début mars), fête des petites filles où l’on déguste des petits bonbons aux couleurs acidulées.

On se rend dans les parcs répertoriés, et on sirote de l’amazaké, un type de saké sucré et très peu alcoolisé au goût de bonbon. Lorsque je vivais à Tokyo, j’étais allée rendre visite aux pruniers en fleur par une froide journée, et je me souviens encore de la sensation délicieuse de la première gorgée d’amazaké doux & aigre à la fois.

Un exercice zen

Mais revenons à nos makis. En forme de fleurs de pruniers donc, et non de cerisier dont les pétales ont au centre un petit « v », et non une arche bien ronde. Certes, ce ne sont pas des makis que vous fabriquerez vite fait un dimanche soir (mais de toute façon qui fabrique quoi que ce soit ce soir-là ?). Ce sont des sculptures à eux-seuls, et certains trouverons un peu ridicule de se donner tant de mal pour quelque chose de si vite englouti. Ce qu’ils ne savent pas, c’est le moment de pure détente concentrée que ces makis auront offert à leur auteur, le plaisir enfantin de voir son riz se teinter de violet.

Au goût, ces makis sont à la fois très simples et sophistiqués : le piquant du chou qui se combine si bien à la sanilité pleine de profondeur du shoyu, avec la rondeur gourmande des pignons de pin pour gouleyer le tout. La recette ci-dessous, pour préparer le riz vinaigré, rdv chez Chihiro Masui !