Juliette, cultivatrice de simples

La vraie Manon des Sources, c’est elle ! Sous ses airs d’Emmanuelle Béart, Juliette est la fée à l’origine de nos délicieuses infusions de plantes qu’elle cultive, cueuille et sèche dans son petit coin de paradis en Touraine. C’est par le biais d’Instagram que nous nous rencontrons : je suivais Juliette depuis quelques mois et je l’avais contactée pour lui demander un peu de son levain pour faire du pain. Car Juliette, loin de nourrir le cliché du paysan misanthrope coupé du monde, est une jeune-femme à la fois utlra-connectée & enracinée. Une combinaison nouvelle que nous sommes très nombreux à vouloir atteindre à tâtons. Portrait de cette inspirante reine des simples.

Planches ou Champs ?

Ses parents sont intermittents du spectacle en Touraine et Juliette grandit sur les planches avec sa soeur. Elles s’habillent en princesses, paysannes et participent aux reconstitutions théâtrales organisées par leurs parents dans les grands sites touristiques de Touraine. C’est tout naturellement ensuite que Juliette oriente ses études dans la communication & l’évènementiel et trouve un premier emploi à Paris.

Toutefois, il y a une autre tradition familiale dont Juliette est dépositaire : ses grand-parents, agriculteurs, possèdaient une ferme près de Loches, reprise par ses parents où sa mère a créé un merveilleux jardin de plantes. Au terme de plusieurs année parisienne, l’envie de retrouver la terre est plus forte. Avec son mari Gaël, ils plaquent tout et reviennent en Touraine avec un objectif à la fois précis et flou : les plantes.

Infusion basilic cannelle, hysope et pensée

Tiny House et culture de Simples

Après avoir cherché sans succès une ancienne maison à retaper, Juliette et Gaël se lancent dans la construction d’une tiny house en chantier participatif. La Tiny house « petite maison » repose sur l’idée de réduire délibérément l’espace d’habitation pour des raisons écologiques et plus largement philosophiques : plus l’espace est réduit, moins on a besoin d’énergie pour l’alimenter et de « choses » pour le meubler. On prend du plaisir à penser précisément l’espace intérieur comme une machine à vivre, à vivre de peu.

En parallèle, Juliette se forme à la MFR de Chauvigny en production de plantes aromatique et médicinales. Elle se lance enfin pour une première récolte en 2016, guidée notamment par les conseils de son amie Delphine Theis, fleuriste itinérante. Elle se fournit auprès du pépiniériste Philippe Lepere de Bréhémont, et fait de l’ouvrage de Wicki Gerbranda son livre de chevet « la bible des producteurs de plantes qui s’installent ». et au printemps 2018, elle construit avec un séchoir, financé grâce à une campagne participative.

juliette cultiver plantes

Au-delà du Bio

Juliette n’est pas bio et ne compte pas s’affilier au label. Elle s’inscrit dans un microcosme tourangeau qui réfléchit, teste, essaie en vue de cultiver avec la nature et non plus contre. La Touraine est en effet à la pointe de cette recherche avec des associations comme Fermes d’Avenir qui réfléchit sur les principes de permaculture, dont Xavier Mathias. Patrick Genty, jardinier-paysagiste qui a mis en place le festival des jardin de Chaumont sur Loire, la conseille également. Pour beaucoup, le bio n’est pas suffisant, voire il détourne des vrais objectifs : revenir à une culture de bon sens, où la terre n’est plus perçue comme une matière inerte à exploiter, mais un monde vivant à préserver. Cultiver pour enrichir et non appauvrir.

Ce choix implique non seulement de changer les pratiques de culture (arrêt de la chimie, paillage, pluriculture, réduction des surface cultivées), mais aussi de faire le tri dans ses plants, adaptés à l’environnement.

Ainsi, plutôt que de se lancer dans la cultures de plantes difficile à cultiver sur sa terre, Juliette propose des plantes oubliées ou inconnues, telle que le basilic cannelle, au goût délicieusement épicé à l’œuvre dans notre infusion n°1. Ou encore la reine des prés, que l’on trouve dans notre infusion n°2, plante extrêmement bénéfique qui combat la douleur (c’est l’ancêtre de l’aspirine), l’état grippal, le surpoids, la cellulite. Son goût délicat rappelle l’amande amère, et elle fait des étincelles en pâtisserie.

D’ailleurs, Juliette compte bien obtenir son mochi à la reine des prés, et nous sommes tout proches de le lui accorder !

Juliette cultive et vend directement ses plantes sur son site la cabane à plantes. Vous pouvez suivre son instagram et sa page facebook.