Le podcast Tsukimi –  Episode 31, Sophie Le Berre, spécialiste des jardins japonais.

Bonjour à vous cher auditeurs. Cet épisode est un peu spécial car c’est le dernier avant une pause de 6 mois, le temps d’un congé maternité. Pour l’occasion, et en cette saison de pleine floraison, nous avons la joie d’inviter Sophie Le Berre, spécialiste de botanique et plus spécifiquement de fleurs japonaises.

Après des études de Japonais, et plusieurs années passées au Japon en tant que chargée des relations internationales pour la ville de Takamatsu, Sophie Le Berre s’est prise de passion pour les plantes japonaises, et plus particulièrement les fleurs de la période d’Edo, lorsque que les seigneurs utilisaient les jardins comme outils d’apparat. Aujourd’hui, Sophie prépare sur ce thème un doctorat à l’Université de Paris et organise des voyages au Japon au fil des floraisons et des saisons.

Estampe de UTAGAWA Hiroshige datant de 1858, dans la série des Trente-six vues du mont Fuji, qui nous montre la berge de la rivière Sumida à Edo, dans le quartier de Mukōjima. Fonds du Museum of Fine Arts de Boston.

Dans cet épisode d’avril, nous allons donc évidemment parler sakura, le fameux cerisier japonais, et la raison pour laquelle les Japonais en sont si fous. Nous allons parler aussi d’ikebana, et de cérémonie du thé, qui ont tous deux beaucoup contribué au déploiement du goût japonais pour les fleurs. Enfin, Sophie vous parlera de ces fameux jardins de la période d’Edo et vous donnera des conseils d’itinéraires de voyage au Japon en fonction des saisons, ainsi que des sites à visiter en France.

Sophie Le Berre en 2009, habillée en pèlerin des 88 temples bouddhiques de l’île de Shikoku.

Le petit questionnaire Tsukimi :

  • Son plat japonais salé préféré : Les nouilles froides de sarrasin (soba) en été et le pot au feu oden (avec des oeufs, des légumes, des « gâteaux » de poissons divers) en hiver.
  • Sa douceur japonaise favorite : Le sakura-mochi, évidemment !
  • Son goût ou parfum préféré : Le dashi, qui est vraiment la base de la cuisine japonaise. Pour le parfum, celle des azalées satsuki au mois de mai, et aussi des fleurs d’osmanthes au mois d’octobre.
  • Si elle était un goût ou un parfum japonais : le yuzu, qui me renvoie à un merveilleux souvenir avec ma professeure d’ikebana.
  • Sa saison préférée. L’automne.
  • Une bonne adresse autour du Japon en France. Le musée Guimet et son pavillon de thé à Paris, le restaurant Nobuki à Tours.
  • Une bonne adresse au Japon : il y en a tellement ! Fiez-vous à vos sensations et n’hésitez pas à toquer aux portes qui sentent bon.
  • Son mot japonais préféré : Hana, fleur en japonais.
  • Son conseil lecture : Chronique japonaise, de Nicolas Bouvier. Et Histoire du Japon et des Japonais par Edwin O. Reischauer.
  • Son invité : Esther Miquel, « pionnière de l’ekiben », le bentō vendu traditionnellement dans les gares japonaises; son entreprise s’appelle Koedo.
Estampe de UTAGAWA Kunisada (également appelé UTAGAWA Toyokuni III, 1786-1865) dont le thème est « la pleine floraison des iris » ; l’estampe date de 1858 et nous permet de comprendre qu’à cette époque, les Japonais admiraient déjà les floraisons à la nuit tombée, lanterne à la main. Cette estampe fait partie du fonds de la Bibliothèque de la Diète au Japon.

Références :

  • Site internet de Sophie Le Berre : https://www.sophieleberre.fr/
  • JET (Japan Exchange and Teaching Programme) : https://www.fr.emb-japan.go.jp/itpr_fr/JET.html
  • Ikebana « l’art des fleurs vivantes »
  • Sur les trois principales écoles d’ikabana au Japon : https://www.slowkyoto.com/3-ecoles-3-visions-de-likebana/
  • Botanique = sauvage, naturel. Horticole = créé par l’homme.
  • Shogun Tokugawa : famille qui a pris le pouvoir au XVIIe siècle et choisit comme capitale Edo, ancien nom de Tokyo.
  • Tsubo-niwa : jardin d’intérieur des machiya, les maisons de ville traditionnelles à Kyoto.
  • Le chabana (茶花) est le style d’arrangement floral qui a été spécialement créé pour la cérémonie du thé au Japon.
  • Les jardins japonais en France : le parc oriental de Maulévrier. Et le parc Musée Albert Kahn, qui contient notamment un jardin japonais.
  • Ipomée = visage du matin en japonais, asagao (asa = matin, kao qui devient gao car mot devant = visage); l’ipomée fait partie de la famille (botanique) des Convolvulacées, comme le liseron de nos jardins.
  • Les jardins qui entouraient autrefois des résidences seigneuriales : le Hama-rikyū (https://fr.wikipedia.org/wiki/Jardin_Hama-riky%C5%AB) et le Kyū-shiba-rikyū (https://fr.wikipedia.org/wiki/Jardin_de_Ky%C5%AB_Shiba_Riky%C5%AB)
  • La variété de cerisier étalon : Prunus x yedoensis ’Somei-yoshino’ (on écrit le nom de genre, Prunus, et le nom d’espèce, yedoensis, en italique; les guillemets simples indiquent le nom de la variété horticole, créée par l’homme).
  • Le pépiniériste belge est Benoît Choteau, c’est désormais son fils qui a pris la relève, Pépinières Choteau, site Internet : https://www.pepinieres-choteau.com/
  • L’abricotier du Japon qui donne les ume-boshi porte le nom botanique, scientifique de Prunus mume, son nom courant japonais est « ume » (à prononcer oumé) => Le Prunus x yedoensis ’Somei-yoshino’ et le Prunus mume font tous deux partie de la même famille botanique, les Rosacées.
Voici à quoi ressemblait le jardin Yokuon-en du seigneur féodal MATSUDAIRA Sadanobu avec toutes ses collections de fleurs diverses et variées. Le rouleau de peinture date de 1881 et fait partie du fonds de la Bibliothèque de la Diète du Japon.