Étiquette : japon
Ce mois-ci, Mathilda Motte a la joie d’inviter au micro de Tsukimi l’invité recommandé par Ryoko Sekiguchi : Emil Pacha Valencia. Emil est journaliste et photographe. Avec Clémence Fabre et Olivier Cohen de Timary, il est le co-fondateur du magazine Tempura. L’objectif de cette revue est d’ouvrir les portes d’un Japon loin des clichés et s’adresse autant aux amoureux du Japon qu’aux lecteurs curieux en quête d’inspiration. Alors évidemment, pour vous qui nous écoutez sur Tsukimi et nous qui le réalisons, nous voilà touchés en plein cœur.
Dans cet épisode, nous allons parler des clichés liés au Japon, de la place de l’homme dans la société japonaise, et de féminisme.

Le petit questionnaire Tsukimi :
- Son plat japonais salé préféré : les naporitan, plat à base de pâtes revisité à la sauce japonaise, plat d’izakaya (les bars-bistrots typiques japonais).
- La douceur japonaise qu’il aime par-dessus tout : Le purin des kissaten, comme celui de Coborebi à Tokyo : lien vers l’adresse.
- Son goût ou parfum préféré : le parfum vinaigré des restaurants de sushi.
- S’il était un goût ou un parfum japonais : le thé vert froid.
- Sa saison préférée : l’été : « J’adore l’été écrasant, c’est un moment où on a droit de ralentir le rythme, j’aime cette ambiance où les gens sont plus ouverts, plus joyeux. »
- Sa bonne adresse autour du Japon en France : la boulangerie Corneille à Angers, tenue par une Japonaise, 14 rue Corneille à Angers.
- Sa bonne adresse au Japon : le restaurant de soba Shirakame, 1-27-13 Kyodo, Setagaya – Tokyo 156-0052.
- Son mot japonais préféré : Naruhodo (なるほど), un mot très pratique et qui veut dire plein de choses comme « oh vraiment », « je vois » ou encore « certainement ».
- Son conseil lecture : « Bleu presque transparent » de Riyu Murakami.
- Son invitée : Aya Soejima, qui travaille en relation avec la Maison de la culture du Japon à Paris, notamment dans la programmation de spectacles vivants.
Références :
- Site du magazine Tempura : tempuramag.com
- Instagram de Tempura : @tempuramag
- Note de notre invité : les femmes obtiennent le droit de vote au Japon en 1947 (et non en 1945).

Pour ce 4e épisode de portraits historiques, nous allons parler du 3e unificateur du Japon : Ieyasu. Ieyasu prend la suite de Hideyoshi, le shogun qui a ordonné la mort du fameux maître de thé Sen no Rikyu, dont je vous ai fait le portrait dans l’épisode précédent.
Je vous ai un peu parlé lors de cet épisode, ainsi que dans celui portant sur les samouraï, du contexte très tumultueux du 16e siècle. Mais pas suffisamment encore pour pleinement planter le décor dans lequel émerge Ieyasu. Imaginez un pays en proie au chaos, un territoire morcelé en des dizaines de fiefs où seigneurs et guerriers s’entretuent pour un lopin de terre ou un titre prestigieux. Le Japon du XVIᵉ siècle, c’est une arène où l’honneur et la trahison s’entrelacent dans une danse meurtrière. Un champ de bataille permanent où les seigneurs de guerre, ou daimyos, s’affrontent sans relâche dans l’espoir d’unifier le pays sous leur bannière. L’époque est marquée par les trahisons, les sièges sanglants et les alliances aussi éphémères qu’un haïku dans le vent.
Dans ce tumulte, un homme ne se précipite pas vers la gloire à coup de sabre. Il attend, il calcule, il place ses pièces une à une sur l’échiquier du pouvoir. Il observe ses rivaux se briser contre les tempêtes qu’ils ont eux-mêmes déclenchées. Et quand il agit enfin, c’est pour frapper d’un coup décisif.
Cet homme, c’est Tokugawa Ieyasu. Son arme ultime n’est ni le katana, nom que l’on donne au long sabre des samourai, ni les armes à feu qui sont introduites à la même époque sur le champs de bataille. Non, son arme, c’est une patience infinie et un instinct politique redoutable. En 1600, après des décennies de manœuvres habiles, il triomphe à Sekigahara et pose les fondations d’un Japon stable et prospère pour plus de 250 ans. Cette période, c’est l’époque d’Edo.
Dans cet épisode, nous verrons comment Ieyasu a survécu à son enfance d’otage, tissé des alliances clés, conquis le pouvoir par la ruse et a instauré une paix durable.
Vocabulaire :
– Le Sankin-kotai : les seigneurs doivent vivre une année sur deux à Edo (Tokyo), maintenant leurs familles comme otages.
Dans cet épisode, Mathilda Motte a la joie d’inviter Clément Dupuis, un authentique amoureux fou du Japon, qui y a vécu 4 années, l’une à Okinawa dans le cadre de ses études, et les 3 autres à Tokyo au bureau du CNRS, le Centre national de la recherche scientifique. Clément a également récemment lancé son propre podcast sur Okinawa appelé « Fascinant Okinawa » que nous vous recommandons.
Dans cette interview, nous allons donc parler des bonnes stratégies pour partir vivre au Japon, et d’Okinawa, cet archipel dans l’archipel nippon, qui est une destination à laquelle on ne pense pas assez selon Clément. Episode 37, c’est parti !

Le petit questionnaire Tsukimi :
- Son plat japonais salé préféré : les tempura de kabocha.
- La douceur japonaise qu’il aime par-dessus tout : les crêpes en cônes fourrées du quartier de Arajuku.
- Son goût ou parfum préféré : le parfum du sanpincha, le thé au jasmin d’Okinawa.
- S’il était un goût ou un parfum japonais : celui au yuzu, à la fois acidulé et doux pour un agrume.
- Sa saison préférée : l’automne.
- Sa bonne adresse autour du Japon en France : le restaurant de sushi Tsukizi, 2 bis rue des Ciseaux, 75006 Paris.
- Sa bonne adresse au Japon : une guesthouse à Okinawa : Amayura, 508-22 Haemi, Taketomi, Yaeyama District, Okinawa 907-1434.
- Son mot japonais préféré : « Komorebi » qui désigne la lumière du soleil brillant à travers les arbres.
- Son conseil lecture : « L’Eté de la sorcière » de Kaho Nashiki, Editions Picquier.
- Son invitée : Lauriane Jagault, spécialiste en communication interculturelle et accompagnement de projets artistiques au Japon.
Références :
- Son compte Instagram : @fascinant.okinawa
- Son podcast : « Fascinant Okinawa »
- Hara hachi bun me (腹八分目, littéralement « la règle du ventre à 80 % »), est un principe japonais indiquant aux personnes de modérer la quantité d’aliments ingérés pour des questions de santé. Elle consiste principalement en ne manger que jusqu’à ce que l’on se sente repu à 80 %.
- V.I.E. Volontariat international en entreprise ou organisation : service civique mis en place par l’Etat français pour encourager l’activité des jeunes et des entreprises à l’étranger. La tranche d’âge concernée est de 18 à 28 ans. Plus d’information sur le site mon-vie-via.businessfrance.fr
- Nomikai : littéralement « réunion pour boire » et désigne les soirées que font les Japonais pour se détendre, le plus souvent dans le cadre du travail.
- Omotenashi : l’hospitalité à la japonaise.
- Le parc Showa Kinen à Tokyo, où admirer les ginkgo à l’automne.
- Icho Namiki : l’allée de ginkgo dont parle Mathilda, près du parc Meiji Jingu Gaien.
Voici un plat qui vous apportera tout le réconfort nécessaire pour traverser ces premiers mois frigorifico-humides de l’année.
Le curry qui ne l’était pas
Oubliez le lait de coco & les épices ! Le « curry » (prononcer « calai ») japonais a, à vrai dire, très peu de chose en commun avec son cousin thaï, mis à part le nom. C’est une sorte de ragoût avec une sauce foncée et nappante qui enrobe de gros et savoureux morceaux. Il s’agit d’un plat très populaire au Japon, et qui se déguste principalement en hiver. Il figure à la carte de toute izakaya (bistrot version japonaise) et au même titre que des sushi-ya (restaurant sushis) il existe des curry-ya, spécialisées dans la préparation de ce plat sous plusieurs formes. On le sert toujours de la même manière : le riz d’un côté, et la garniture de l’autre. Parfois, le riz est enrobé dans une grosse omelette bien dodue. C’est le plat réconfortant par excellence, dont tout l’intérêt réside dans la sauce. Celle-ci se confectionne à partir d’un mélange déjà préparé dont la recette précise est tenue secrète. Toutefois, il est possible de préparer un équivalent maison avec les ingrédients du placard…
Des invités inattendus
L’une des bottes secrètes de ce plat vient de la présence d’un ingrédient tout à fait inattendu : la poudre de cacao amer. Dans le plat final, elle très difficile de la déceler, mais elle apporte une dimension supplémentaire au plat, une profondeur très umami. Le cacao est du reste bien connu des cuisiniers pour apporter de la rondeur à leurs plats salés. On l’utilise notamment dans la cuisine salée mexicaine, et son fameux « Mole Poblano », poulet au chocolat. De même pour le carré de chocolat glissé dans la sauce veneur. Le second secret réside dans la compotée d’oignons caramélisés dont on se sert pour fabriquer la sauce. Et si on utilise une farine semi-complète, on obtient un plat extrêmement sain et réconfortant. Enfin le troisième est la pomme que l’on ajoute râpée à la sauce : elle apporte une touche sucrée et sa matière onctueuse légèrement granuleuse à la sauce. Ici nous vous proposons une version végétarienne, à varier selon les envies et les ingrédients du placard ! Pour une version sans gluten, on peut remplacer la farine de blé par de la farine de riz semi-complète.