Étiquette : coutumes japonaises
Issekinicho est une maison d’édition spécialisée dans le Japon, c’est aussi un duo de dessinateurs passionnés par ce pays. Après un voyage coup de cœur au Japon, Alex et Delfine partent vivre en 2010, deux années à Tokyo. Aujourd’hui, Delfine et Alex vivent en France et dirigent une maison d’édition, celle-là même qui a publié les livres d’atelier Sentô, avec qui nous avons eu un entretien en épisode 8. Dans cet épisode, nous parlons de leurs métiers d’illustrateurs et d’éditeurs. Nous évoquons aussi les raisons pour lesquelles ils aiment tant le Japon, et quelques astuces de voyageurs pour ceux qui souhaitent visiter le pays.
Références :
– Signification d’Issekinicho : expression japonaise équivalente à « d’une pierre deux coups ».
– Le site d’Issekinicho : http://www.issekinicho.fr/accueil/
– Le premier itinéraire du duo au Japon : Osaka, Kyoto, Nara, Hiroshima, Sud de Kyushu avec bain de sables à Ibusuki. Le petit village de campagne : Tsuwano.
– Leur logement à Tokyo a été trouvé via l’agence Oak House
– Le livre sur les singes du Japon : https://www.issekinicho.fr/editions/Saru/
– le guide du voyageur au Japon « Kotchi kotchi » : https://www.issekinicho.fr/editions/produit/kotchi-kotchi-guide-du-voyageur-au-japon/
– Village Vanguard : la chaîne de boutiques japonaises où ils aiment aller.
– Site internet pour acheter des graines ou plants de légumes japonais : Promesse de fleur. Patate douce variété murasaki : https://www.promessedefleurs.com/potager/plants-potagers/plants-potager-de-a-a-z/patate-douce-murasaki-29-en-plants-bio-ipomoea-batatas.html
– La douceur de Delfine : Ichigo daifuku, cliquez-ici pour la recette !
– La douceur d’Alex : Yamazaki Pan et le gateau de lune 山崎パンの月餅 le nom complet à l’air d’être Tokusen geppei 特撰 月餅
– Le mot préféré : Asameshi mae littéralement « avant le repas » ça veut dire « les doigts dans le nez »
– la personnalité à inviter : Angelo Di Genova : insta https://www.instagram.com/horizonsdujapon/ Sa chaine youtube : https://www.youtube.com/c/musubivideojapon
Dans cet épisode, nous parlons du mois de mars. Un mois dont on se rappelle comme celui du retour de la lumière et celui de l’attente : on attend que les beaux jours reviennent, on attend que le sol dégèle mais surtout, et d’autant plus au Japon, on attend les fleurs. Et d’entre toutes les floraisons, c’est celle du cerisier appelé sakura que l’on attend. Découvrez pourquoi le sakura est-il devenu si important dans la culture japonaise, et comment on le célèbre. Découvrez aussi la légende de la princesse Sakura et les traditions de fin d’année scolaire au Japon, qui se déroulent en mars. Enfin, nous vous parlons du botamochi, la douceur associée à l’équinoxe du printemps, que l’on célèbre sous le nom de Shubun-no-hi.
Pour découvrir la recette du botamochi, c’est par ici !
Mars dans le kyûreki
草木萌動, Sômoku meba izuru, les plantes commencent à germer, du 1er au 4 mars.
啓蟄 Keichitsu – le réveil des insectes
蟄虫啓戸, Sugimori mushi to wo hiraku, les insectes refont surface, du 5 au 9 mars.
桃始笑, Momo hajimete saku, les pêchers commencent à fleurir, du 10 au 14 mars.
菜虫化蝶, Namushi chô to naru, les chenilles se métamorphosent en papillon, du 15 au 20 mars
春分 Shubun – L’équinoxe de printemps
雀始巣, Suzume hajimete sukû, les moineaux commencent à nicher, du 21 au 25 mars
桜始開, Akura hajimete hiraku – les fleurs de cerisiers s’ouvrent, du 26 au 30 mars
雷乃発声, Kaminari sunawachi koe wo hassu, le tonnerre commence à gronder, du 31 mars au 4 avril.
Références :
– Ryo Wakana vend ses wagashi sur le marché de Saint Martin d’Uriage tous les mercredi et à Revel un samedi sur deux. Ryo anime également des ateliers de patisserie japonaise chez Ozenya à Grenoble.
– 3 mars, Hina matsuri, la fête des petites filles.
– Lien vers la légende de la princesse sakura. Cette légende aurait été prélevée dans le livre de Frederick Robert « L’influence de la lune sur les cultures » : http://triskele.eklablog.com/hanami-a125893880
– Exemple de hakama traditionnels et modernes : https://mon-kimono.com/collections/hakama
Vocabulaire :
– Fukinotô (ふきのとう) : tiges de pétasite du Japon.
– Hakama (袴). Il s’agit d’un pantalon aux jambes très larges, noué à la taille et qui comportante 7 plis. On le porte par-dessus le kimono. C’est la tenue traditionnelle des samouraïs. Il existe des hakama dont les jambes ne sont pas séparées, on les appelle andon bakama (行灯袴). De nos jours, ce pantalon est encore utilisé dans certains arts martiaux comme l’aïkido. C’est aussi un vêtement de cérémonie pour les mariages et aussi les remises de diplôme.
– Mitaté 見立て : concept d’évoquer sans imiter, en laissant faire l’imagination. Comme par exemple dans l’uguisu mochi, un wagashi qui évoque la bouscarle chanteuse sous pour autant l’imiter.
– Nanohana (菜の花/なのはな) : fleurs de colza.
– Sakura (桜 / 櫻 / さくら) : cerisier ornemental japonais, le mot désigne aussi les fleurs de cerisier.
– Sotsugyôshiki (卒業式/そつぎょうしき), la cérémonie de remise des diplômes.
– Takenoko (たけのこ) : les pousses de bambou.
– Tanpopo (たんぽぽ) : pissenlits.
– Taranome (タラの芽/たらのめ) : pousses d’angélique du Japon.
– Tsukushi (つくし) : prêle des champs.
Dans cet épisode, nous invitons Chihiro Masui, écrivaine et journaliste culinaire. Vous pouvez notamment la lire sur The Spoon of Paris dont elle est devenue l’une des plumes. L’une de ses spécialités en matière de livre est la co-écriture avec les grands noms de la gastronomie contemporaine. Aventurière du goût, c’est aussi une dénicheuse de bonnes adresses pouvant convenir à tous les budgets. Dans cet épisode, nous parlons de son enfance voyageuse, et de son héritage culturel puisant ses origines dans le Kansai, et discutons des différences entre cuisines japonaises et françaises. Petite bonus, Chihiro nous parle aussi d’un restaurant-mystère à Tokyo, dont elle n’a pas le droit de dire le nom et elle vous explique pourquoi !
Références :
– Le site de Chihiro Masui : https://chihiromasui.com/
– Ses article sur the Spoon of Paris : https://spoonofparis.com/
– shun 旬
 l’origine c’est un mot venu du chinois qui désigne « dix jours », devenu dans l’ancien temps un terme qui désignait les 1, 11 et 21 du mois, ainsi que le 16, quand l’empereur écoutait les doléances de ses ministres et tenait un banquet. Progressivement limité à une cérémonie le 1 avril (le shun du début de l’été) et le 1 octobre (le shun du début de l’hiver), et les deux ensemble que l’on appelait le « shun des deux débuts ».
La coutume du shun du début de l’été était d’offrir un éventail, et un bébé ayu (poisson) que l’on appelle « poisson de glace » pour le shun du début de l’hiver. Ainsi le terme est progressivement devenu un mot pour désigner la période à laquelle un légume ou un produit de la mer est à son apogée gustative.
Aujourd’hui le mot « shun » est employé pour désigner:
1) hashiri ou le hatsumono, qui se traduirait grossièrement par « primeur ». Un produit qui arrive avant la saison ou au tout début de la saison. Ryoko Sekiguchi a beaucoup parlé du nagori, notion qui ne me parle pas énormément en ce qui me concerne, mais qui fait partie de la trilogie de la saisonnalité d’un produit: hashiri (courir) = le début; sakari (quand on a le plus d’énergie et d’abondance, on emploie aussi parfois ce mot dans un contexte littéraire pour désigner la passion charnelle dans un couple) = la pleine période; nagori (nostalgie) = la fin.
Dans la culture courante, on parle surtout du hashiri, que l’on appelle aussi « hatsumono » qui veut dire « premier produit ». C’est le côté éphémère, jeune, « premier », « blé en herbe » qui plait dans ce concept.
2) la période où la récolte d’un produit est la plus abondante.
3) la période à laquelle le produit est le meilleur.
(Ce qui est symptomatique du caractère non cartésien de la culture japonaise, où un mot désigne trois choses presque contradictoires ! )
*1) Au Japon on dit que quand « on mange un hatsumono on vit 75 jours de plus », et un produit en tout début de saison est fragile et rare, donc onéreux. Les exemples les plus typiques sont le premier katsuo (bonite) et le premier bambou. Moins goûteux qu’à l’apogée de leur saison, ce sont des produits précieux venus directement du lieu de production ou de pêche.
*2) La période d’abondance n’est pas forcément la meilleure saison en terme de goût. Par exemple pour les poissons qui abondent sur les côtes pour pondre mais qui sont amaigris et affaiblis par la ponte.
En résumé :
Le mois de février est au Japon le premier mois du printemps. Ralentie par le froid, la nature opère toutefois des petits changements qu’il faut savoir observer. Février est aussi le mois de la neige et du froid : explorez avec nous quelques unes des activités préférées des Japonais par temps froid. Enfin, c’est le mois où l’on déguste et l’on prépare l’uguisu mochi, en hommage à la bourscarle chanteuse annonciatrice de printemps : découvrez ce wagashi et apprenez à le confectionner maison.
Février dans le kyûreki
30 janvier -3 février – 鶏始乳 Niwatori hajimete toya ni tsuku – Les poules commencent à pondre leurs œufs.
立春 Risshun – Le début du printemps
4-8 février – 東風解凍 Harukaze kôri o toku – Le vent d’est fait fondre la glace.
9-13 février – 黄鶯睍睆, Uguisu naku – les bouscarles chanteuses se remettent à chanter, du 9 au 13 février.
14-18 février – 魚上氷 Uo kôri o izuru – Les poissons jaillissent de la glace.
雨水 Usui – L’eau de pluie
19-23 février – 土脉潤起 Tsuchi no shô uruoi okoru – La pluie humidifie la terre.
24-28 février – 霞始靆 Kasumi hajimete tanabiku – La brume commence à s’attarder.
Références :
– Les estampes de Utagawa Hiroshige, notamment la nuit de neige à Kambara qui est une pure merveille : https://fr.wikipedia.org/wiki/Hiroshige#/media/Fichier:Hiroshige_nuit_de_neige_%C3%A0_Kambara.JPG
– Le livre du thé, de Kakuzô Okakura : ce livre explore l’idéal du thé ou voie du thé au Japon. Au delà de la cérémonie, la voie du thé est une recherche spirituelle, où la grandeur réside dans les plus menus faits de la vie. C’est une façon de vivre, en marge des rêves de conquête et de célébrité, où l’infiniment petit est le lieu de tous les accomplissements. Une lecture ressourçante, qui aide à envisager son quotidien sous un autre jour, comme un lieu d’accomplissement.
Un peu de vocabulaire
Yuki 雪 : neige
kona-yuki 粉雪 : neige en forme de poudre, poudreuse
tama-yuki 玉雪 : boules de neige qui apparaissent au début et à la fin de la saison hivernale
hai-yuki 灰雪 : neige de cendre, neige légère qui virevolte dans l’air
wata-yuki 綿雪 : neige de coton, une neige épaisse comme le coton
mochi-yuki 餅雪 : neige collante comme le mochi
beta-yuki べた雪 : neige lourde (qui contient plus d’eau que mochi-yuki)
mizu-yuki 水雪 : neige fondue
mamemaki 豆撒き : lancer de haricot pour chasser les mauvais esprits, pratiqué le jour de Setsubun, le 3 février.
Darumaichi だるま市, le marché du daruma
Atelier Sentô est un duo de dessinateurs et auteurs, Cécile Brun et Olivier Pichard, tous deux passionnés de Japon, et plus particulièrement du surnaturel au Japon qu’ils évoquent dans leur BD dessinées et écrites à quatre mains. Dans cet épisode, nous avons évoqué l’origine de leur amour pour le Japon, et comment ils s’y sont pris pour partir y vivre. Nous avons parlé aussi de l’univers des yokaï, ces êtres surnaturels qui interviennent dans le quotidien des hommes.
Références :
– Atelier Sentô : http://ateliersento.com/fr/
– Le livre sur les onsen et sentô : « Sentô – L’art des bains japonais », de Stéphanie Crohin aux éditions Sully.
– Yokai (妖怪) : êtres surnaturels qui interviennent dans le quotidien des hommes. Objets domestiques qui se transforment au bout de 100 ans, êtres humains devenus monstres, animaux avec des pouvoirs etc.
– Bande dessiné conseillée en lecture : « Daruchan », de Lemon Haruna, éditions Lézard Noir.
– Film « Taste of Tea », de Katsuhito Ishii.
– La bonne adresse japonaise en France : Little Tokyo, près de Bordeaux : https://www.little-tokyo.fr/
– Le restaurant préféré des dessinateurs à Niigata : le Café « Margutta 51 » dans le quartier de l’université : https://www.tripadvisor.co/Restaurant_Review-g298120-d6056164-Reviews-Margutta_51_Banchi-Niigata_Niigata_Prefecture_Koshinetsu_Chubu.html
– Suggestion d’interview : Franck Manguin, l’auteur de « Ama, le souffle des femmes » : https://editions-sarbacane.com/bd/ama
Janvier et le kyûreki
Dans cet épisode, nous parlons des festivités qui rythment ce premier mois de l’année, de l’histoire d’amour et d’horreur qui est au fondement du mythe de création du Japon. Enfin, nous allons parler de jeux de société et du premier rire de l’année et de bien d’autres choses encore !
Janvier dans le calendrier
66. 雪下出麦 « Yuki watarite mugi nobiru », le blé pousse sous la neige, 1-4 janvier.
Shôkan (小寒), Petit froid, du 4 janvier au 19 janvier, 23e Sekki.
67. 芹乃栄 « Seri sunawachi sakau », le persil fleurit, 5-9 janvier.
68. 水泉動 « Shimizu atataka o fukum », les sources se dégèlent, 10-14 janvier.
69. 雉始雊 « Kiji hajimete naku », les faisans se remettent à chanter, 15-19 janvier.
Daikan (大寒)- Grand froid, du 20 janvier au 3 février, 24e sekki.
70. 款冬華 « Fuki no hana saku », les pétasites bourgeonnent, 20-24 janvier.
71. 水沢腹堅 « Kiwamizu kôri tsumeru », la glace s’épaissit sur l’eau, 25-29 janvier.
72. 鶏始乳 « Niwatori hajimete toya ni tsuku », les poules commencent à pondre leurs œufs, 30 janvier au 3 février.
Références :
– Article sur le Shôgatsu : https://www.kotoba.fr/shogatsu/
– Le mythe fondateur d’Izanagi et Izanami : https://www.japan-experience.com/fr/preparer-voyage/savoir/comprendre-le-japon/5-legendes-japonaises-celebres
– Seijin-no-hi (成人の日) : la cérémonie de l’âge de la majorité.
– Nanakusa Gayu (七草粥) : la bouillie aux sept herbes dégustées le 7 janvier, le jour de Nanakusa no sekku (七草の節句). Les plantes sont les suivantes : le seri ou céleri d’eau, le nazuna, appelé chez nous la « bourse à pasteur), le hahakogusa, (pour lequel j’ai trouvé comme traduction « Gnaphalium affine » ce qui ne m’a pas avancé davantage, mais il s’agit d’une plante courante en Asie, de la famille des astérales, aux feuilles duveteuses et pourvue de petites fleurs jaunes), le kohakobe connue chez nous sous le nom de mouron blanc, le koonitabirako (lampsane en français), le kabu, qui signifie navet et le daikon, ce long et gros radis blanc si populaire au Japon.
– Un exemple de jeu Fukuwaraï : http://www.laboutiquejaponaise.fr/GrosPlan.asp?Mod=J&Sec=03&Art=07
Un peu de vocabulaire :
Kyû-shôgatsu (旧正月) : nouvel an japonais, que l’on peut traduire par « ancien nouvel an ».
Hanabira mochi (葩餅) : le premier wagashi de l’année.
Hatsuhinode (初日の出) : le premier lever de soleil de l’année.
Jûbako (重箱) : boîte à plusieurs étages dans laquelle sont disposées les plats du nouvel an appelés Osechi Ryôri.
Toshigami (年神) : la divinité de l’année.
Shôgatsubutori (正月太り) : « la prise de poids du nouvel an ».
Anna Shoji, maraîchère de légumes japonais
J’ai rencontré Anna Shoji, alors que je recherchai des kabochas, ces fameuses courges japonaises à la peau vert foncé et à la chair jaune d’or. Anna cultive en Touraine des légumes japonais sans engrais ni pesticide sous le nom de Yasai, qui signifie légumes en japonais. Ciboule de Kyoto, feuille de chrysanthème, haricots kilomètre, maïs doux, patates tarot, et même des racines de lotus, voici quelques unes des variétés qu’elle à réussi à acclimater en France.
Avant cet entretien, j’étais déjà très intriguée par le parcours d’Anna, comment de sa naissance au Japon était-elle arrivée dans ce petit lopin de terre au fin fond de la Touraine. Mais je ne savais pas que Anna avait aussi grandi à Tokyo près de Shibuya, soit l’un des endroits les plus urbanisés qu’il existe sur terre. Comment a-t-elle réussi à passer de cet univers à celui du maraîchage de légumes japonais à Ligueul ? C’est ce que je vous propose de découvrir dans cet entretien avec Anna Shoji, maraîchère vraiment pas comme les autres.
Références :
– Le site de Yasai, où Anna propose notamment l’envoi de ses légumes en ligne : https://yasai.fr/
– Le quartier à Tokyo où a grandi Anna : Ebisu à Shibuya.
– Le jour du solstice d’hiver, Toji, jour le plus court de l’année, on prend un bain aux yuzus et on mange de la kabocha.
– L’école de maraîchage où a été Anna : Nogyou Jissen Gakuen à Ibaraki.
– Le village japonais : Eco-Mura village.
– Les points de vente des légumes de Yasai : Umami Matcha Café et Muji.
– Le restaurant à Tokyo conseillé par Anna : FUKUWARAI 福笑, 150-0022 Tokyo, Shibuya City, Ebisuminami, 1 Chome−9−4. Il se trouve au 5e étage, il faut sonner l’interphone au numéro 501 puis appuyer sur le bouton appel qui s’écrit « 呼 ». https://www.fukuwarai501.com/
Les rituels de la fin d’année, Amaterasu, et les choco-mochi.
Dans cet épisode dédié au mois de décembre au Japon, nous ne parlerons pas de Noël ! Mais nous évoquerons les activités auxquelles les Japonais s’adonnent lorsqu’il fait froid dehors. Nous évoquons aussi le Warazaiku, l’art ancestral du tressage de la paille de riz. Nous évoquons aussi les différents rituels associés à la fin d’année : le bōnenkaï, cette soirée pour oublier l’année, la tradition des cartes du vœux et du grand nettoyage. Enfin, nous parlerons de la manière dont on passe la dernière soirée de l’année au Japon, avant de détailler la recette des choco-mochi, pour réaliser maison ces petites merveilles élastiques et chocolatées.
La recette de choco-mochi : suivez ce lien.
Décembre dans le calendrier :
27 novembre -1 décembre – 朔風払葉 Kitakaze konoha o harau – le vent du nord dépouille les arbres de leurs feuilles.
2-6 décembre – 橘始黄 Tachibana hajimete kibamu – Les feuilles des mandariniers tachibana jaunissent.
大雪 Taisetsu – Grande neige
7-11 décembre – 閉塞成冬 Sora samuku fuyu to naru – Le froid arrive, l’hiver commence.
12-16 décembre – 熊蟄穴 Kuma ana ni komoru – Les ours repartent en hibernation dans leur tanière.
17-21 décembre – 鱖魚群 Sake no uo muragaru – Les saumons se regroupent en bancs.
冬至 Tôji – Solstice d’hiver
22-26 décembre – 乃東生 Natsukarekusa shôzu – Les brunelles poussent.
27-31 décembre – 麋角解 Sawashika no tsuno otsuru – Le cerf perd ses bois.
Références :
– Restaurant à Tokyo avec kotatsu l’hiver : http://www.ryogokuterrace.jp/
– Fabriquer son kotatsu à la maison : journaldujapon.com/2018/11/21/diy-se-fabriquer-un-kotatsu-pour-lhiver/
– Marie Kondo, la célèbre rangeuse : https://konmari.com/
– le livre en français de Marie Kondo : https://www.babelio.com/livres/Kondo-La-magie-du-rangement/692105
– le mythe d’Amaterasu et du shimenawa en bd : https://www.joranne.com/2016/02/amaterasu-la-deesse-du-soleil.html
– Les 72 saisons du Japon, du youtubeur Ichiban Japan : https://ichiban-japan.com/livre-ichiban-japan/
Bienvenue dans ce quatrième épisode de Tsukimi et deuxième entretien. La personne que j’invite aujourd’hui sur le podcast est intimement liée pour moi au Japon. J’ai parcouru les articles de son blog, en même temps que je parcourai les rues de Tokyo. Je ne compte plus le nombre de recettes d’elle que j’ai réalisée. Sa recette de pâte brisée végétale fait partie de mes incontournables et je me souviens encore baver sur mon clavier en explorant l’index des plats. Cette personne, c’est Clea, et son blog, toujours actif s’appelle Clea Cuisine.
Autrice de livres de cuisine et coach culinaire, Clea est pour moi un modèle en matière d’alimentation saine et végétale. Elle a l’art de créer des recettes simples, mais avec ce petit supplément d’âme qui vous donne terriblement envie. Clea a vécu deux années au Japon, et est passionnée par ce pays. En octobre dernier, c’est sur son idée que nous avons proposé un daifuku mochi au miso et à la noix, qui a été énormément apprécié. Pendant cet entretien, nous avons évoqué les raisons qui l’ont poussée à aller vivre sur l’île de Kyûshu. Nous avons évoqué ses meilleurs souvenirs, et la nature magnifique de cette île. Nous avons évidemment parlé de cuisine japonaise, notamment de miso, cette pâte de soja fermenté que l’on peut mettre avec à peu près tout. Enfin, nous avons parlé de Novembre, et du plaisir retrouvé de déguster un bon nabe, ce pot-au-feu à la japonaise, après une bonne marche dans le froid.
La recette de potimarron au four :
Couper en dés un demi-potimarron, mélanger dans un bol avec un filet d’huile d’olive, une cuil à soupe de vinaigre et du sel, enfournez 30min à 170°C. Puis verser dessus une marinage avec 2 c. à soupe de purée de sésame, 1 c. à soupe de miso ; le tout délayé avec de l’eau ou de l’huile de sésame toasté jusqu’à obtenir une consistance bien nappante. Mettre au four une poignée de minutes en plus, c’est prêt !
Références :
– le dessin animé de l’enfance de Clea : « Juliette je t’aime » en français pour l’animé, Maison Ikkoku pour le manga (en français comme en japonais). « Maison Ikkoku » signifie « Pension des mimosas ».
– La bonne adresse de Clea à Grenoble : Ozenya https://ozenya.fr/
– La bonne adresse au Japon : la chaîne de restaurants autour du soja Ume no hana : https://umenohana-restaurant.co.jp/shop-list/info.php?id=882
– La personnalité à inviter : les dessinateurs Atelier Sento. http://ateliersento.com/
– La randonnée du mont Aso : pour y aller en bus, en ropeway ou à pied depuis la gare de JR Aso : https://fr.japantravel.com/kumamoto/le-mont-aso/12889
– Le parc à Fukuoka : Ohori Kôen : https://www.kanpai.fr/fukuoka/parc-ohori
– La ville d’onsen sur la montagne : Beppu https://jw-webmagazine.com/beppu-the-hot-spring-paradise-b4212fd9e90f/ (Oita est le nom de la préfecture et de la ville d’à côté).
– l’école de cuisine macrobiotique : https://en.macrobioticschooljapan.com/macrobiotic-cooking
– La recette de tartinade au miso : 2 cuil à soupe de purée de sésame blond, 1 cuil à soupe de miso + quelques échalote ciselées. Mélangez et ajoutez au besoin un peu d’eau pour fluidifier.
– Inari sushi いなり寿司 Inari est le nom d’une divinité japonaise prenant la forme d’un renard. La couleur du tofu grillé est la même que le pelage du renard.
– Ume-shiso : le goût japonais que serait Clea.
Episode 1, novembre, le kotatsu et Momotarô
Dans ce troisième épisode, découvrez le goût des japonais pour la pluie, et la manière dont on vit la baisse des températures au Japon. Laissez-vous aussi conter l’une des légendes les plus populaires au Japon : celle de Momotaro.
1) Novembre dans le Kyûreki (旧暦)
« SÔKÔ » (霜降), tombée du gel, du 23 octobre au 6 novembre.
- 53, 霎時施 « Kosame tokidoki furu », des averses éparses se mettent à tomber, du 28 octobre au 1er novembre.
- 54, 楓蔦黄 « Momiji tsuta kibamu », les feuilles d’érable et de vigne vierge se colorent, du 2 au 6 novembre
« RITTÔ » (立冬) Le début de l’hiver, du 7 au 21 novembre, 19e sekki
- 55, 山茶始開, « Tsubaki hajimete hiraku », les camélias d’automne commencent à éclore, du 7 au 11 novembre.
- 56, 地始凍 « Chi hajimete kôru », le sol commence à geler, du 12 au 16 novembre.
- 57, 金盞香, « kinsenka saku », « le parfum des narcisses embaume l’air, du 17 novembre au 21 novembre.
« SHÔSETSU » (小雪) Petite neige, du 22 novembre au 6 décembre, 20e sekki
- 58, 虹蔵不見, « Niji kakurete miezu », les arcs-en-ciel se cachent et on ne les voit plus, du 22 au 26 novembre.
- 59, 朔風払葉 « Kitakaze kono ha wo harau », le vent du nord dépouille les arbres de leurs feuilles, du 27 novembre au 1er décembre.
2) Les grandes dates de novembre
– Jour férié de la culture Bunka no hi (文化の日), le 3 novembre.
– Inoko no iwai (亥の子の祝い), la fête des marcassins.
– Shichi-go-san (七五三), le 15 novembre, on honore les 3 ans (garçons et filles), 5 ans (garçons) et 7 ans.
3) La recette de l’ohagi mochi
Voici comme recette de novembre une sorte de mochi que l’on déguste en automne: l’ohagi mochi. On l’appelle ohagi en automne et botamochi au printemps, mais il s’agit de la même pâtisserie. Ces noms varient en référence à des plantes de saison : bota pour pivoine au printemps et hagi pour le lespedeza qui fleurit en automne. Le ohagi mochi est en quelque sorte un daifuku inversé : le riz se trouve au cœur, tandis que l’enveloppe est le plus souvent constitué d’anko, cette crème d’azukis sucrée. Dans la version que je vous propose, j’ajoute une noix par-dessus qui apporte ses notes rupestres, et une pointe de fleur de sel pour faire scintiller le tout. La fabrication est très simple : cliquez sur ce lien pour la recette !
3) Notes et références
– Ito Ogawa « La Papeterie Tsubaki », aux Editions Picquier.
– La recette des inoko mochis, pour la fête des marcassins : https://www.youtube.com/watch?v=bETCumn54wE
– kotatsu こたつ, la table chauffante de la saison froide.
– pour en savoir davantage sur Inoko no iwai : https://theshufulife.wordpress.com/2021/11/11/wagashi-inoko-mochi/
Un peu de vocabulaire !
Kotatsu-biraki (炬燵開き) : l’« ouverture du kotatsu ».
Chitose ame (千歳飴) : les bonbons de 1000 ans.
Ame 雨 : pluie.
Akisame (秋雨) : la pluie froide d’automne.
Akishimeri (秋湿り) : la longue pluie d’automne.
Kirisame (霧雨) : la fine pluie comme le brouillard.
Shigure (時雨) : l’averse qui marque le passage de l’automne à l’hiver.
Ohagi mochi (おはぎ ou 御萩) : sorte de mochi, consistant le plus souvent en un cœur de riz gluant enrobé d’anko.